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- C'était mon 100e vol (ou presque) -
Mon vécu de la situation :
Fin de la sortie club VP. Nous nous rendons sur un dernier site : le Puy de la Mondédière. Les conditions ? Le décollage est immense et il y a de l'air au déco ! Beaucoup d'air. On atteint ma limite max si ce n'est plus. De quoi faire du gonflage et même, si l'occasion se présente, de faire une repose déco.
Au début, je sors ma voile mais n'ose pas faire grand chose (si ce n'est rien), par peur de me faire tracter.
C'est là qu'intervient Arnaud. Il me donne quelques précieux conseils de gonflage (technique de la boule, position avec jambes plutôt écartées et épaules devant les élévateurs ...). Je gonfle, je gonfle, je gonfle. Je progresse, je suis à fond. 1h-1h30 se passe. Je ne ressens pas la fatigue (qui pourtant s'installe ...). Je vais pour décoller. Je gonfle, pas de soucis. Le vent est fort, je décolle mais la voile avance peu, je suis à quelques mètres sols, je vois les ronces puis les buissons puis les arbres arriver au bout du déco et redoute de finir dedans. J'ai peur d'avancer par crainte d'arbrisser mais me trouve presque déjà haute pour tout planter avec peur de décrocher et de me blesser. La prise de décision se fait trop tard. je décide de virer sur la droite pour finir au bout du déco ... dans de jeunes ronces fraîches. Aucun bobo car atterrissage au ralentit avec un effet coussin. Guillaume m'aide à sortir la voile en quelques minutes. A priori pas de dégât notable, verdict au contrôle. Après coup, je suis vidée, quelques larmes coulent mais je sais déjà que cette expérience sera riche en enseignement grâce à mon cher co-pilote qui veille toujours d'un oeil à sa petite "chenille" qui vole.
L'analyse de Guillaume sur la situation :
- Un décollage "trop bas" sur le terrain de décollage. J'ai simplement décollé là où j'ai fini de gonfler, sans plus de réflexion ... La pente étant faible, il aurait fallu partir de plus haut, sachant que le vent contrait.
- Un décollage avec une "position de corps qui ne voulait pas y aller". Comme souvent, j'ai tendance à me promener une fois la voile au dessus de la tête comme si je continuais à gonfler tranquillement. De manière générale, quand on veut décoller, il faut mettre du poids dans la ventrale et y aller franchement ! Retenu chef !
- Des freins, trop de frein ! Sans m'en rendre compte, je garde un filet de frein important en l'air, probablement car indécise sur ma décision de poursuivre ou d'interrompre le vol (et peut être un petit peu de viscosité mentale). 2 options : soit je décide suffisamment tôt d'interrompre, auquel cas je peux freiner franchement, quitte à décrocher à 1 m sol car je ne risque pas grand chose ; soit je décide de décoller et auquel cas, de manière générale, c'est bras hauts rapidement pour avoir un max de vitesse ! Associé bien sûr au poids de la ventrale et si besoin à l'accélérateur (si j'arrive à l'attraper haha).
- Un retard à la prise de décision : cf ci dessus
En bref, un cumul de plein de petits facteurs (dont la fatigue non ressenti, une expérience de vol insuffisante en vent fort). Pas d'erreur notable dirait Mike mais attention !
Je ressors plus grande de cette expérience grâce à une analyse aux petits oignons qui me sera très utile pour la suite ! De quoi marquer le coup !