Beaucoup de sud de prévu dans les vallées aujourd’hui. Celle de la Maurienne semble assez protégée. Direction donc le Petit Arc qui decolle en S avec Rere qui a posé sa journée. On décide de passer par le Lac Noir pour profiter de la rando. Nous n’avons pas pris les chaussures d’alpi et nous allons vite le regretter puisque nous voilà les pieds dans la neige à 1800m. Arrivés à 2000m la progression jusqu’au Lac Noir devient lente et fatiguante. Il y a bcp plus de neige que nous le pensions. Nous voila à nous enfoncer parfois jusqu’à la cuisse sur certains passages. La neige est belle, presque immaculée et craque sous nos pieds. Nous décidons de ne pas faire de pause au lac et de continuer jusqu’a la crête pour se faire une idée du vent. Plus nous montons, plus le vent se fait sentir. Orienté ... E NE ? Whaaaat ?? Avec des rafales estimées a 25/30km/h ... Nous faisons la pause casse croute sous le vent de la crête pour évaluer la situation. Nous sommes tous les 2 fatigués de la montée dans la neige, nous décidons que nous ne monterons pas au Petit arc, nous avons repéré un petit mamelon 100m plus haut qui pourrait nous faire une belle piste de decollage, nous prenons la route sur la crête. Nous croisons des randonneurs qui nous indiquent avoir rebroussé chemin a cause de la neige. Le vent semble aussi fort la haut. Nous décidons d’arreter l’ascension avant même d’arriver au petit mamelon. Le vent est fort, pas tres bien orienté, la journée est deja entamée ... que faire ? Sachant que si nous decollons il faut absolument que nous passions la crête qui est a 2100m pour poser en vallee. Si on ne la passe pas ... on ne sait pas trop ou poser ... entre les arbres, les lignes électriques et l’inconnu qui nous attend. On commence la redescente a pied pour potentiellement decoller vers le Char de la Turche (plus bas, pas de pb de crête à passer, certainement moins de vent...) mais ... encore quelques kms de marche dans la neige... Nous hésitons. L’aerologie est prevu assez stable, un debut novembre, normalement pas de problème de brise ou de thermiques. Mais le sud dans les vallées et pourtant ce nord est que nous ressentons dégouline clairement du col derriere le grand arc... Je suis devenue un peu flipette de ces vols sauvages avec une aerologie incertaine le tout en susi et en string sans protection ...
Je propose a Re de decoller sans moi, si il y a doute, il n’y a pas de doute, je prefere redescendre à pied, je sens que lui a envie de decoller. Il refuse et nous entamons la redescente... a peine 20m de fait que le vent semble se calmer ... je me fige, j’essaie de rationaliser, frimousse au vent ... Re continue 10m de plus avant de se retourner et de me voir, immobile, hésiter à nouveau. Finalement, il remonte vers moi, et nous décidons de nous mettre sur un petit replat et de sortir les voiles. Re gongle en premier, joue avec sa voile et remonte d’une dizaine de m. Le vent oscille entre 10 et 15km/h (voire moins parfois) et semble plutot laminaire (assez etrange ce changement de conditions si rapide) , tjs orienté plutot E NE. Mais la voile reste calme au dessus de sa tête, et l’aerologie semble saine. Nous sommes à 2150m ... il faut absolument passer la crête. 15mcarre pour 100kg, Re se lance en premier et se jette sur la crête... il est largement au dessus et peut se jeter en vallée. Je remonte les 10m au dessus, peu à l’aise avec l’idée de gonfler ma susi sur une crête, la moindre rafale et manque de controle pouvant me traîner dans les éboulis derriere. Tout se passe bien, je ne prends pas le temps de jouer avec l’aile, je prefere decoller. Le passage de la crete se fait aisément aussi, petit coucou au groupe de 20 anciens qui randonnaient. Et direction la vallée. 20min de vol pour aller poser, que dis je, crateriser le sol de la maurienne sans le moindre vent en bas.
On peut reprendre la voiture laissé en bas pour remonter chercher la voiture au départ du parking.
Bel endroit, bel rando, beau vol, petite sortie des sentiers battus qui fait du bien ! Et vive l’automne avec une météo/aéro absolument incompréhensible !